jeudi 19 juin 2008


NANTERRE (France) - Le siège de GPN, filiale de la compagnie pétrolière française Total, a été brièvement occupé jeudi à La Défense (près de Paris) par des militants venus dénoncer "la répression policière" tunisienne contre les manifestations dans la région minière de Gafsa (sud-ouest).

Les militants, une trentaine selon eux, de 15 à 20 selon la direction, avaient choisi GPN car ils estiment que cette société est le "principal importateur de minerai de phosphates et d'engrais phosphatés tunisiens en France" et le premier partenaire français de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), ce que GPN dément totalement.

"Il y a manifestement un problème de cible. Nous n'avons aucune relation commerciale de près ou de loin, directement ou indirectement, avec les phosphates tunisiens", a déclaré à l'AFP le directeur des ressources humaines et de la communication de GPN, Benoît Anet.

"Cela reste une information à vérifier", a estimé pour sa part Omeyya Seddik, de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives.

La manifestation a eu lieu à l'appel de plusieurs organisations, dont Attac, le syndicat Solidaires et l'Association des travailleurs maghrébins en France (ATMF).

Un mouvement social est en cours depuis bientôt six mois dans la région de Gafsa, à la suite d'un concours d'embauche à la CPG dont les résultats ont été manipulés au profit de certains notables, selon des dirigeants du mouvement de protestation en Tunisie. L'agitation s'est élargie sur fond de chômage et du coût de la vie.

Le 6 juin, les manifestations se sont soldées par la mort d'un manifestant, tué par balle au cours d'affrontements qui ont fait plusieurs blessés.

"Le pouvoir tunisien (...) n'a pas hésité à faire tirer sur les manifestants, à investir et à saccager les domiciles des familles de la région", ont dénoncé les organisations, qui critiquent le "soutien" du président français Nicolas Sarkozy "à la politique brutale et autoritaire du régime" tunisien.

Les participants à l'occupation de GPN ont exigé "la levée immédiate du blocus (...) imposé" aux manifestants, "le retrait des troupes policières et la libération des détenus".

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